Avec Jody Pou, ce mardi 6 juin, on franchit le cap des 100 auteur.e.s qui ont apporté un soutien littéraire à la famille Mgroyan. Un soutien qui s’est exprimé sous forme de courts textes, parfois même de bulles (de BD). Et un peu de légèreté, de réflexion, de poésie, de sagesse tombe bien pour une famille en proie à une grave inquiétude, suspendue depuis de trop longs mois à un recours contre son expulsion.
Au départ, il y a la mobilisation de plusieurs écoles, des parents, des élèves, des professeurs qui n’acceptent pas que l’on touche à l’un des leurs. Il ne s’agit pas de faire de de la politique, mais de faire corps avec une famille, un père, une mère, des enfants qui viennent d’Arménie, sujets aux vicissitudes de l’Histoire.
La mobilisation est forte: un rassemblement citoyen s’est tenu en janvier dernier sur la place Communale, sans couleur politique. Ce sont précisément le collège Notre-Dame-des-Trois-Vallées (Alix-Le-Clerc et Notre-Dame des Anges), ainsi que l’école communale de Bourgeois qui étaient là en masse, avec des habitants et les autorités de la commune pour témoigner ensemble de leur solidarité envers la famille. La pétition en ligne approche des 7.500 signatures. Des élèves ont enregistré deux chansons en guise de soutien: Kevin et Gaëtan, mais aussi Lunavb.
Alors que l’avocate se bat pour faire aboutir positivement le dossier, le comité de soutien totalement apolitique (réunissant des professeurs et parents des écoles concernées) a pensé demander à des écrivains un soutien littéraire envers la famille. Il s’agit de rédiger trois phrases, quelques lignes, pour parler de l’exil, de l’autre, de l’étranger. Les auteur.e.s ont fait preuve d’une grande générosité: ils se sont montrés disponibles, impliqués, désireux de rester informés du sort de cette famille. Un immense merci aux cent auteur.e.s et aux suivant.e.s (on ne va pas s’arrêter en si bon chemin).
Dans la liste des 100 écrivains ayant déjà contribué à @soutenirlafamillemgroyan, il y a des prix Goncourt, Renaudot, Rossel et même un Nobel, des plumes connues, d’autres qui vont le devenir. Il se dégage une grande qualité littéraire et humaine de ces textes. Comme mentionné aux auteurs, nous savons que ces mots, ces phrases apportent du réconfort. On ose espérer que cela puisse faire bouger aussi les choses. La mobilisation fait en sorte que le dossier de cette famille porte un nom, plus seulement un numéro.
Cent textes plus tard, la situation administrative des Mgroyan n’a pas évolué, ni favorablement, ni défavorablement: ils vivent toujours dans l’incertitude d’une expulsion possible. Une année scolaire s’achève doucement. Les enfants pourront-ils retrouver leurs camarades de classe à la rentrée? La mobilisation doit se poursuivre. La solidarité ne connaît pas de vacances.
Soutenir la famille Mgroyan 